Une nouvelle réglementation du gouvernement fédéral propose de tuer les poissons sauvages afin de protéger les piscicultures

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Cette réglementation proposée aurait une incidence sur l’ensemble des provinces côtières; la réglementation fédérale de l’aquaculture en eau douce serait ignorée

Ottawa, Ontario, le 22 octobre 2014 – La réglementation proposée de l’industrie de l’aquaculture dégage le ministère des Pêches et des Océans (MPO) de ses responsabilités à l’égard de la protection des poissons sauvages, de leur habitat et des eaux de pêches canadiennes contre les effets négatifs de l’aquaculture selon Les Amis de la Terre du Canada (FOE Canada), le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick et la biologiste indépendante Alexandra Morton. Dans le cadre de leur mémoire conjoint, les groupes prennent la mesure exceptionnelle de rédiger à nouveau le texte provisoire de la réglementation qui protège les poissons sauvages et leur habitat contre l’aquaculture.

La réglementation proposée par le gouvernement attribue la priorité du MPO, la conservation et la protection de la pêche sauvage, à un autre organisme, l’Agence canadienne d’inspection des aliments, et permet à son président de prendre la décision de tuer les poissons sauvages et d’autoriser le dépôt de substances nocives à l’extérieur des installations aquacoles.

« La ministre des Pêches et des Océans ne doit pas renoncer à ses responsabilités clairement définies en matière de durabilité et de productivité continue des pêches commerciales, récréatives et autochtones. Sa tâche est de protéger les poissons et leur habitat, les eaux de pêches canadiennes et le public contre le rejet de substances nocives. Cette réglementation doit d’abord et avant tout servir à protéger les poissons sauvages des activités polluantes de la pisciculture », déclare Beatrice Olivastri, directrice générale des Amis de la Terre Canada.

Les Amis de la Terre du Canada, le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick et Alexandra Morton sont préoccupés par l’absence de limites et d’obligation de rendre des comptes de la réglementation proposée concernant l’énorme quantité de matières fécales rejetée par les installations aquacoles par jour et par pisciculture. Ces nutriments comprennent l’azote et le phosphore, déclencheurs de la prolifération d’algues, et le nombre croissant de drogues toxiques nécessaires à l’élimination du pou de poisson et qui sont également nocives pour les autres crustacés, dont le homard, qui constitue la pêche la plus importante du Canada.

« Nous voulons que la réglementation oblige les propriétaires et les exploitants d’une installation aquacole qui utilisent des drogues et des pesticides, à ne pas nuire à l’environnement, à documenter et à rapporter soigneusement l’utilisation, l’effet et le nettoyage de ces substances. Les propriétaires et les exploitants d’installations aquacoles doivent être tenus de prendre toutes les mesures raisonnables afin de réduire au minimum les nuisances subies par les poissons sauvages. Une pisciculture de saumon type de 500 tonnes métriques de poissons déverse quelque 110 tonnes métriques de déchets, ce qui équivaut à 110 000 kg ou à peu près le poids de 100 voitures de modèle Prius C de la marque Toyota. Notre mémoire conjoint formule des recommandations dans le but d’améliorer la responsabilisation et la mise en vigueur de la réglementation » affirme Inka Milewski, conseillère scientifique pour le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick.

Alexandra Morton ajoute : « Nous sommes outrés que le MPO puisse envisager l’utilisation de cette réglementation proposée qui met en place un processus qui tue les poissons sauvages afin de protéger les saumons d’élevage. Le Canada ignore délibérément sa propre enquête fédérale : La Commission d’enquête Cohen sur le déclin des populations de saumon rouge du fleuve Fraser. Les recommandations de la Commission Cohen indiquent clairement que le MPO doit renoncer à promouvoir l’élevage du saumon et agir conformément à son objectif de réglementation primordiale pour la conservation des poissons sauvages. Une entreprise qui refuse de traiter ses matières fécales rejette des substances chimiques qui tuent les poissons et qui demande au gouvernement de tuer les poissons sauvages n’a pas sa place dans les zones de pêche les plus précieuses du Canada ».

Pour voir une représentation graphique de la production de déchets pour une pisciculture de saumon moyenne, cliquez ici.

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Pour de plus amples renseignements ou pour planifier des entrevues, veuillez communiquer avec les personnes suivantes :

Beatrice Olivastri, directrice générale des Amis de la Terre Canada. beatrice@foecanada.org, téléphone : 613 724-8690

Inka Milewski, conseillère scientifique pour le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick. milewski@nbnet.nb.ca, téléphone : 506 622-0314

Alexandra Morton, biologiste indépendante. alexandramorton5@gmail.com, téléphone : 250-974-7086

Les Amis de la Terre Canada est le groupe membre canadien des Amis de la Terre International, le réseau environnemental de base le plus important au monde qui fait campagne sur les questions environnementales et sociales les plus urgentes de l’heure. Pendant près de quatre décennies, les Amis de la Terre Canada a contribué à l’élaboration, l’administration et l’application des lois canadiennes sur la pollution. www.foecanada.org

 Le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick est l’un des plus anciens organismes environnementaux du Canada, fondé par des citoyens qui militent pour la responsabilité environnementale. Pendant environ trois décennies, le CCNB a poursuivi la mise en œuvre d’un nouveau cadre pour une aquaculture durable, une qui respecte les limites de la nature, ne dégrade pas l’écosystème et est en harmonie avec les autres activités économiques, sociales et culturelles qui utilisent la même ressource naturelle. www.conservationcouncil.ca

 Alexandra Morton a été participante et témoin à la Commission Cohen en plus de participer à un épisode de l’émission 60 Minutes sur l’élevage du saumon. À l’heure actuelle, elle est en attente de la décision de la Cour fédérale à savoir si l’industrie de l’élevage du saumon peut continuer ou non à transférer les poissons malades dans des parcs en filet dans le milieu marin. www.alexandramorton.ca